Sentiment partagé sur le vote du 7 juin

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J'ai un sentiment partagé sur le vote du 7 juin, alternant entre l'amusement du score du PS, du MoDem et du NPA, d'une part, et la désolation quant au taux de participation et à l'impunité de Nicolas Sarkozy, d'autre part.

Un certain nombre de partis espéraient tirer les fruits du climat économique et social pour marquer des points contre le gouvernement. C'était la stratégie affichée du PS et des partis d'extrême gauche, ainsi que du MoDem qui y ajoutait (par la voix de François Bayrou) un antisarkozysme virulant. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils n'ont pas pu mobiliser. Le PS signe un des plus mauvais score de son histoire alors qu'il est dans l'opposition depuis 7 ans. Le NPA et Mélanchon espéraient que la crise auraient rendues leurs thèses crédibles mais les électeurs préfèrent encore les partis pragmatiques et gestionnaires aux illusions du communisme. Bayrou enfin, voyait dans ces élections à la proportionnelle, un formidable tremplin vers la présidentielle. Il considérait son label européen acquis et pensait que le type de scrutin le favoriserait comme il a finalement favorisé les verts. Echec total au point que sa stratégie présidentielle semble plutôt compromise.

En outre, un certain nombre de personnalité de grande qualité ont été élues/réélues au Parlement Européen: Damien Abad (leader des Jeunes du Nouveau Centre), Daniel Cohn-Bendit, Françoise Grossetête, Alain Lamassoure, Tokya Saïfi, Corinne Lepage, Sylvie Goulard, Michel Barnier, Jean-Marie Cavada, etc. Ce scrutin a envoyé une majorité Europhile et compétente au Parlement Européen.

Mais quelle désastre que ce taux d'abstention à 60%! C'est le résultat d'une campagne inexistante et pauvre. Même les partis Europhile n'ont pas vraiment parlé des réalités du Parlement Européen. Aucun effort n'a été fait pour européaniser la campagne (les partis le veulent-ils d'ailleurs?). Les journalistes n'ont rien fait pour élargir le débat. A peine ont-ils parlé des résultats dans les autres pays d'Europe.

En assumant la contradiction avec ce que je viens de dire sur le caractère Européen du scrutin, il est triste que Sarkozy se soit vu donner un tel "blanc seing" compte-tenu de la piètre qualité de sa politique économique et de ses réformes en faux-semblant dénoncées notamment par le livre de Pierre Cahuc (les Réformes ratées du Président Sarkozy). Et l'on se dit que décidément, ce n'est pas demain que la France sera réformée!

Bref, pas de quoi se réjouir excessivement.

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