Ah, les statistiques!
J'ai un goût étrange pour les statistiques économiques. Dans une matière aussi complexe, on apprend des tas de choses avec les statistiques qui nous permettent de casser des idées reçues très répandues notamment dans les médias et dans les discours politiques. Par exemple, la consultation des statistiques sur les ratios masse salariale/marge des entreprises, m'avait permis de découvrir que l'idée répandue selon laquelle les entreprises s'enrichiraient sur le dos des salariés était complètement fausse en France et que le rapport est, en réalité, très en faveur des salariés depuis les 35h ... au détriment de la compétitivité de nos entreprises.
Comme tout les ans, le Magazine The Economist a sorti son Pocket World in Figure. Evidemment, je me le suis procuré. Et j'ai, une fois plus, constaté que certaines idées reçues y étaient mises à mal.
Par exemple, on entend souvent que la France, contrairement au Royaume-Uni, aurait préservé son industrie ce qui rendrait son modèle plus durable. Sans commenter sur la "durabilité" d'un modèle selon le poids relatif de son industrie et de ses services, l'affirmation de départ est fausse. En effet, l'industrie britannique pèse au moins autant dans l'économie britannique que l'industrie française dans l'économie française. Ainsi, l'industrie en France représente 20,8% PIB alors qu'il représente 24,8% du PIB du Royaume-Uni ce qui est donc beaucoup plus important.
De nombreuses personnes en France disent par ailleurs que le coût de la vie (en particulier l'immobilier) sont chers au Royaume-Uni et en tirent la conclusion que cela résulterait du modèle économique britannique. En réalité, il existe des explications alternatives beaucoup plus crédibles. Il y a environ 60.7 millions de français contre 59.8 millions de Britanniques. Les populations sont donc comparables en taille. En revanche, là où le territoire français est d'environ 544.000 km², celui du Royaume-Uni n'est que de 242.500 km² soit moins de la moitié! Il n'y a pas besoin d'être un savant économiste pour comprendre que cette concentration de population aura un impact significatif sur le coût de l'immobilier.
Mais les statistiques révèlent quelque chose de plus fondamental, l'indice du "coût de la vie" est sensiblement moins élevé au Royaume-Uni (139) qu'en France (141) - statistiques de décembre 2007.
Les statistiques de la part des personnes ayant un emploi dans la population sont assez révélatrices. La France n'apparaît même pas dans le classement des quarante premiers des pays ayant la population active la plus importante (en termes relatifs). Pourtant, il y a des pays à niveau de développement tout à fait équivalent au nôtre - par exemple: la Suisse (5è avec 58.7%), le Danemark (11ème avec 54.8%), la Norvège, la Belgique (13ème avec 53.1%), la Nouvelle-Zélande, le Portugal, les Pays-Bas (18ème avec 52.3%), le Japon, la Suède (20ème avec 52.1%), l'Australie, l'Autriche, la Finlande, l'Allemagne (30ème avec 50.5%), les Etat-Unis, le Royaume-Uni (33ème avec 50.3%), l'Irelande ou l'Espagne. La France n'apparaît même pas dans ce classement ce qui me préoccupe personnellement parce ce qu'il faut bien que la population qui travaille crée de la richesse pour subvenir à leurs besoins et à ceux des inactifs.
En revanche, la France apparaît dans le classement des 50 premiers pays au monde en termes de taux de chômage.
Sur les classements de compétitivité, nous sommes 25ème, derrière notamment la Suisse, le Danemark, l'Australie, le Canada, la Suède (9ème, dont on vante par ailleurs les mérites du modèle social, comme quoi les deux ne sont pas incompatibles, contrairement à l'argument invoqué par les adversaires du changement), les Pays-Bas, la Norvège, l'Irelande, l'Autriche, la Finlande, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon ou la Belgique...
Sur l'innovation, le bulletin de note n'est guère brillant comparé à nos pairs. Ainsi, la France se classe en 15ème position pour les dépenses de recherche et développement qui y représentent 2.13% du PIB contre 2.51% en Allemagne, 2.55% au Royaume-Uni, 2.67% aux Etats-Unis, 3.86% en Suède ou 4.71% en Israël (chiffres de 2005). Les écarts en dizièmes points de pourcentage du PIB pourraient sembler minimes mais quand on sait que le PIB de la France est estimé à 1.792 milliards d'Euros, un dizième de ce montant représente la somme de 1,792 milliard d'Euros. De quoi lancer quelques Bill Gates...
Bon, j'arrête là pour aujourd'hui.
Pendant des années, de nombreuses personnes ont dénoncé un lent recul économique de la France en s'appuyant sur le type de statistiques que j'ai citées ci-dessus. Ces derniers temps, les défenseurs du statu quo, ont trouvé un argument rhétorique en taxant les premiers de "déclinologues" (en quelque sorte, l'anti méthode Coué). Pour moi, les statistiques sont têtues et le déclin se constate dans les chiffres comme ceux que je viens de citer.
Comme tout les ans, le Magazine The Economist a sorti son Pocket World in Figure. Evidemment, je me le suis procuré. Et j'ai, une fois plus, constaté que certaines idées reçues y étaient mises à mal.
Par exemple, on entend souvent que la France, contrairement au Royaume-Uni, aurait préservé son industrie ce qui rendrait son modèle plus durable. Sans commenter sur la "durabilité" d'un modèle selon le poids relatif de son industrie et de ses services, l'affirmation de départ est fausse. En effet, l'industrie britannique pèse au moins autant dans l'économie britannique que l'industrie française dans l'économie française. Ainsi, l'industrie en France représente 20,8% PIB alors qu'il représente 24,8% du PIB du Royaume-Uni ce qui est donc beaucoup plus important.
De nombreuses personnes en France disent par ailleurs que le coût de la vie (en particulier l'immobilier) sont chers au Royaume-Uni et en tirent la conclusion que cela résulterait du modèle économique britannique. En réalité, il existe des explications alternatives beaucoup plus crédibles. Il y a environ 60.7 millions de français contre 59.8 millions de Britanniques. Les populations sont donc comparables en taille. En revanche, là où le territoire français est d'environ 544.000 km², celui du Royaume-Uni n'est que de 242.500 km² soit moins de la moitié! Il n'y a pas besoin d'être un savant économiste pour comprendre que cette concentration de population aura un impact significatif sur le coût de l'immobilier.
Mais les statistiques révèlent quelque chose de plus fondamental, l'indice du "coût de la vie" est sensiblement moins élevé au Royaume-Uni (139) qu'en France (141) - statistiques de décembre 2007.
Les statistiques de la part des personnes ayant un emploi dans la population sont assez révélatrices. La France n'apparaît même pas dans le classement des quarante premiers des pays ayant la population active la plus importante (en termes relatifs). Pourtant, il y a des pays à niveau de développement tout à fait équivalent au nôtre - par exemple: la Suisse (5è avec 58.7%), le Danemark (11ème avec 54.8%), la Norvège, la Belgique (13ème avec 53.1%), la Nouvelle-Zélande, le Portugal, les Pays-Bas (18ème avec 52.3%), le Japon, la Suède (20ème avec 52.1%), l'Australie, l'Autriche, la Finlande, l'Allemagne (30ème avec 50.5%), les Etat-Unis, le Royaume-Uni (33ème avec 50.3%), l'Irelande ou l'Espagne. La France n'apparaît même pas dans ce classement ce qui me préoccupe personnellement parce ce qu'il faut bien que la population qui travaille crée de la richesse pour subvenir à leurs besoins et à ceux des inactifs.
En revanche, la France apparaît dans le classement des 50 premiers pays au monde en termes de taux de chômage.
Sur les classements de compétitivité, nous sommes 25ème, derrière notamment la Suisse, le Danemark, l'Australie, le Canada, la Suède (9ème, dont on vante par ailleurs les mérites du modèle social, comme quoi les deux ne sont pas incompatibles, contrairement à l'argument invoqué par les adversaires du changement), les Pays-Bas, la Norvège, l'Irelande, l'Autriche, la Finlande, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon ou la Belgique...
Sur l'innovation, le bulletin de note n'est guère brillant comparé à nos pairs. Ainsi, la France se classe en 15ème position pour les dépenses de recherche et développement qui y représentent 2.13% du PIB contre 2.51% en Allemagne, 2.55% au Royaume-Uni, 2.67% aux Etats-Unis, 3.86% en Suède ou 4.71% en Israël (chiffres de 2005). Les écarts en dizièmes points de pourcentage du PIB pourraient sembler minimes mais quand on sait que le PIB de la France est estimé à 1.792 milliards d'Euros, un dizième de ce montant représente la somme de 1,792 milliard d'Euros. De quoi lancer quelques Bill Gates...
Bon, j'arrête là pour aujourd'hui.
Pendant des années, de nombreuses personnes ont dénoncé un lent recul économique de la France en s'appuyant sur le type de statistiques que j'ai citées ci-dessus. Ces derniers temps, les défenseurs du statu quo, ont trouvé un argument rhétorique en taxant les premiers de "déclinologues" (en quelque sorte, l'anti méthode Coué). Pour moi, les statistiques sont têtues et le déclin se constate dans les chiffres comme ceux que je viens de citer.