Spéculation? Quelle spéculation?

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C'est le leitmotiv de la gauche: la crise actuelle serait le résultat de la spéculation des "marchés financiers" contre les Etats. Dans l'inertie générale, personne ne relève cet argument qui frise pourtant la malhonnêteté. Quelle est la crise actuelle? C'est d'abord et avant tout, la crise des finances publiques et l'impossibilité qu'ont certains Etats de la zone Euro de vendre leurs obligations d'Etat, tant est grande la crainte de leur défaillance.

 

Il faut être précis. La spéculation, c'est une opération qui consiste à profiter des fluctuations naturelles du marché, pour réaliser un bénéfice (Merci, le Petit Robert).

 

Soit les "marchés" ont confiance et ils achètent la dette publique au prix où elle est proposée, soit ils ne l'achètent pas. Où est la spéculation? 

 

Lorsqu'ils sont confrontés à une telle objection, les pourfendeurs de la spéculation répondent alors, comme une évidence: "si on en est là, c'est à cause des banques qui ont créé la crise des subprime".

 

 Il est vrai que les mesures de soutien à l'économie et le ralentissement économique subséquent ont creusé les déficits. Toutefois, à l'échelle de la dette publique, consciencieusement creusée depuis des années par les gouvernements successifs (sauf l'éphémère gouvernement d'Alain Juppé).

 

La crise des subprime n'a été qu'un révélateur, l'étincelle, d'une menace imminente que faisait peser des années de mauvaise gestion budgétaire. En outre, au moins en France, l'aide directe aux banques n'a rien coûté à l'Etat puisqu'elle a pris la forme de prestations de garanties payées par les banques qui y avaient recours. 

 

Les retournements de conjonctures font hélas partie du cours des choses et des gouvernants prévoyant auraient dû nous mettre à l'abris en adoptant une gestion saine des finances publiques. Au lieu de cela, ils ont préféré les dépenses à court terme plus propices à favoriser leur réélection.

 

Ce discours de réalité, une certaine partie de la gauche n'aime pas l'entendre car il remet en cause son idéologie fondée sur une croissance permanente des dépenses publiques.

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