Grand emprunt: la mascarade continue

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Ce matin sur BFM radio, j’entendais la voix mielleuse de Xavier Bertrand, le président de l’UMP, nous vanter les mérites du grand emprunt sur lequel son parti tient aujourd’hui une convention. Le journaliste lui faisait très justement remarquer qu’il ne semblait pas opportun d’aggraver l’endettement de l’Etat compte-tenu de la situation de nos finances publiques et le déficit annoncé à plus de 8% du PIB. La réponse de Bertrand m’a sidéré : en substance il disait, c’est la crise et tous les autres pays ont des problèmes de finances publiques. Selon moi, ce serait précisément la raison pour laquelle il faudrait être doublement vigilant sur l’endettement : si tout le monde s’endette en même temps, on risque de se trouver face à une saturation des marchés de dette publique. Or, la France a hélas un besoin vital d’endettement car nous sommes en déficit chronique et, en raison du rôle central de l’Etat dans notre économie, si celui-ci n’est pas financé, nous risquons la paralysie générale.

 

Mais le plus tristement ironique dans le propos du très lisse M. Bertrand, c’est lorsqu’il annonce que l’objet de la Convention de l’UMP de ce jour est de réfléchir sur l’utilisation de ce grand emprunt.

 

C’est un peu comme si j’allais voir mon banquier et que je souscrivais un prêt et, une fois revenu à la maison, je m’asseyais et je me disais : bon, à quoi vais-je utiliser tout cet argent. C’est absolument grotesque.

 

Ce qu’il faut craindre par-dessus tout avec un animal politique comme Sarkozy c’est que le pactole soit gaspillé sur des effets d’annonce porteurs médiatiquement mais d’une utilité douteuse pour le pays. Rappelons-nous : ce qui compte, c’est de faire 50.1% au deuxième tour en 2012.

 

Je remets donc sur la table mon ancienne proposition : comptabiliser les intérêts du grand emprunt dans les dépenses de campagne du candidat Sarkozy pour la prochaine élection présidentielle.

 

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