Guerre civile à Marseille

Publié le par David Méheut

Les évènements qui se déroulent à Marseille en cette fin de septembre 2005 sont d'une gravité incroyable pour notre démocratie. A l'origine du conflit, la décision de céder la SNCM au groupe Walter Butler.

A force de grèves et de gestion contestable, la SNCM est aujourd'hui au pied du mur si elle veut assurer sa survie. La solution trouvée par l'Etat consiste à faire appel à un repreneur ce qui implique notamment un changement de statut et des licenciements.

C'est ce plan de survie qui provoque des réactions de la violence que nous avons pu observer: destructions de propriété multiples, aggression des forces de l'ordre, paralysie du port autonome de Marseille, détournement d'un ferry (!!!) ... On se demande où s'arrêtera la liste. Il est d'ailleurs frappant de constater que nos valeureux syndicalistes agissent parfois à visage cagoulé ce qui ne manque pas de rappeler des procédés dignes de partis et d'organisations peu démocratiques.

Car c'est bien la démocratie qui est en jeu ici. Qu'est-ce que signifie l'atteinte portée à la paix civile contre une décision prise par un gouvernement élu démocratiquement. Au demeurant la décision contestée n'est que la triste issue d'une crise financière insoluble.

Chaque jour, le débat démocratique cède place à la violence: destruction de McDonald pour protester contre l'OMC, jet de purrain sur des préfectures, saccages de publicités dans le métro, arrachages de champs d'OGM, et aujourd'hui détournements de navires... Lors des grèves contre la réforme Fillon, une manifestation s'était même affrontée violemment aux forces de l'ordre sur le pont de la Concorde ce qui n'a pas manqué de rappeler à certains des évènements sombres de notre histoire.

Est-ce que cela signifie que les auteurs de ces actes ne veulent pas faire triompher leurs idées par la voie des urnes comme dans tout bon système démocratique? On ne voit pas comment expliquer ces phénomènes autrement.

Il faut donc faire preuve de la plus grande fermeté face à ces violences si on a la moindre foi dans le système démocratique dans lequel nous vivons.

Publié dans Droit et Justice

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article