Tristes municipales

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Triste semaine qui vient de s'écouler. Beaucoup de maires de qualité ont subi les remous de l'actualité nationale et se trouvent aujourd'hui en difficulté: Fabienne Keller à Strasbourg, P. Albertini à Rouen, Gilles de Robien à Amiens…

 

A cela s'ajoute le triomphe de Bertrand Delanoë qui fanfaronne en dénonçant la "politique conservatrice" dans un discours digne des années 30. Il est vrai qu'avec Panafieu, il avait une adversaire sympathique mais absolument incapable de mener à bien cette campagne. Il n'empêche, il y avait de quoi attaquer ce maire de Paris sur son bilan. Certes Vélib' fut une excellente initiative, de même que Nuit Blanche et Paris Plage.

 

Mais derrière cela, le quotidien des parisiens s'est gravement détérioré sous sa mandature avec en premier lieu la question du logement. Oh certes, Bertrand Delanoë n'est pas responsable de la hausse des prix mais il y a contribué. Il se targue d'avoir "financé" (faites attention aux mots) 40.000 logements sociaux. A première vue le chiffre est impressionnant surtout comparé aux 5000 constructions de la mandature précédente.

 

Mais ce que le Maire se garde bien de dire, c'est que l'essentiel de ces logements sociaux "financés" consiste dans l'acquisition de logements occupés qui sont convertis en "logements sociaux" sans créer de logement disponible supplémentaire. En revanche si on regarde les véritables créations de logements sociaux disponibles, il y en a eu moins de créés que sous Jean Tiberi. En revanche, en achetant à tour de bras des biens immobiliers, la Mairie a contribué à faire monter les prix (ce qui lui profitait par ailleurs au niveau fiscal). Pas brillant!

 

Sur la voirie, il y aurait beaucoup à dire. Certes l'objectif de diminuer la circulation est louable mais il y a plusieurs méthodes pour le faire (ex péages, incitations au parking, etc.) et le Maire a choisi la pire consistant à aggraver la congestion! Sur le Tramway il est certes joli mais on oublie de dire que son premier opposant était le président de région … PS en raison du coût pharaonique et de l'atteinte portée à la banlieue. Enfin et plus gravement, le Plan Local d'Urbanisme transforme notre capitale en ville musée sans projet majeur alors que toutes les autres métropoles européennes connaissent un vrai développement architectural et urbain!

 

Une occasion manquée pour Paris! Il fallait mieux choisir la candidate!

 

Certes, il y a ailleurs en France des bonnes nouvelles. A Annecy, le candidat du Nouveau Centre a battu la liste UMP, à Bordeaux, Alain Juppé a été réélu dès le premier tour, à Lyon, le Maire socialiste Gérard Collomb a également été réélu en battant à plate couture M. Perben, à Vire dans le Calvados, Jean-Yves Cousin a également été réélu dès le premier tour de même que Rodolphe Thomas. Mais dans l'ensemble il règne un mauvais climat sur ces élections.

 

Les électeurs de centre droit sont déboussolés. Déçus par l'UMP et le Sarkozysme ils se reportent parfois sur le Modem dans lequel ils ne croient pas vraiment. L'étiquette UMP est progressivement assimilée à l'étiquette RPR et il y a un grand vide au centre droit.

 

Le PS triomphant dans les collectivités locales, cela annonce des lendemains difficiles pour les communes de droite. Même si cela n'est pas vrai partout, on peut déplorer dans certaines régions un relatif sectarisme dans l'attribution des subventions (les cas du Poitou-Charente ou de la Basse-Normandie sont particulièrement symptomatiques). Même si on peut se satisfaire de l'avertissement donné au Président de la République, la poussée du socialisme local n'est donc pas une bonne nouvelle.

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