Bayrou frappe en dessous de la ceinture

Pour ceux qui suivent ce blog, vous savez quelles ont été mes hésitations entre François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Je persiste à penser que le programme économique de François Bayrou était meilleurs que celui de Sarkozy sur bien des points.

Je persiste à penser que l'UDF a un grand rôle à jouer dans la politique française. Il n'en demeure pas moins que la haine que François Bayrou voue à Nicolas Sarkozy et qui date de leurs rivalités des années 90, lui fait perdre tout sens des réalités et lui fait porter des attaques ordurières contre son rival UMP.

Entendons-nous bien: quand Bayrou attaque Sarkozy sur le financement de son programme ou sur les institutions, il est parfaitement dans son rôle.

En revanche, lorsque, comme ce matin, il se permet d'accuser Nicolas Sarkozy d'avoir exercé des pressions sur la presse quotidienne régionale ou sur Canal + pour que le débat Bayrou-Royal n'est pas lieu, et ce en avouant ne détenir aucune preuve, il franchit une ligne rouge qui sépare la moralité de l'immoralité.

Sur la presse régionale, il est absurde d'imaginer qu'elle serait sensible aux éventuelles pressions de Sarkozy tant cette presse soutient pour partie Mme Royal (e.g. Charente Libre, Dernières Nouvelles d'Alsace, Dépêche du Midi -détenue par le Pdt des radicaux de gauche- etc.).

S'agissant de Canal +, il est évident que les règles du CSA l'aurait contraint de donner le même temps de parole à Nicolas Sarkozy ce qui leur a semblé une contrainte trop importante.

En d'autres termes, je ne crois pas une seule seconde à ces prétendues "pressions".

Je crois, en revanche, que Bayrou déteste personnellement Nicolas Sarkozy pour des raisons qui lui sont propres. Je crois aussi que François Bayrou n'a qu'une seule obsession depuis dimanche soir: son élection en 2012. A cet égard, il a fait un calcul très simple: si Nicolas Sarkozy est élu, les députés UDF auront à se prononcer pour ou contre lui et une majorité sera pour lui. La situation serait donc moins périlleuse pour Bayrou en cas de majorité de gauche.

En attendant, ces accusations dépassent le champ du débat politique et, à mon avis, constitue de véritables diffamations. Si Sarkozy n'était pas en pleine campagne, ça vaudrait franchement le coup de traîner MM Bayrou, Lang et Ayrault devant un tribunal correctionnel.

Bayrou nous parle de mauvaises pratiques dans la démocratie? On est rarement tombé aussi bas!