La fin de l'aventure de Tony Blair?

Publié le par David Méheut

Les élections locales d'hier en Angleterre ont été un sérieux revert pour le Premier Ministre Britannique Tony Blair. Il aura perdu en tout 18 Councils alors que les Tories de David Cameron en auront gagné 12 et les Libéraux Démocrates en auront gagné 1.

Un an après sa deuxième réelection, le leader du New Labour qui a inspiré la rénovation de nombreux partis de gauche et de droite en Europe (sauf le Parti Socialiste Français - hélas) semble aujourd'hui au terme de son aventure. On peut alors se demander quels sont les acquis du blairismes?

Le premier de ces acquis a été de ne pas remettre en cause les réformes de fond entreprises sous l'ère Thatcher tout en apportant des correctifs à la marge (Minimum wage, nouvelle donne en matière ferrovière) mais aussi parfois en prolongeant ces réformes (financement privé d'initiatives d'intérêt public, culture du résultat, etc.). Tony Blair marquera l'histoire du Royaume par des profondes réformes constitutionnelles (autonomie renforcée pour l'Ecosse et le Pays de Galles, réforme de la chambre des Lords, Human Rights Act 1998 incorporant la CEDH en droit interne).

Au final, la force de Tony Blair aura été sa faiblesse. Sa politique économique était globalement à droite de la politique économique de l'UMP en France. Si cette position a permis un temps de rassurer l'électorat modéré qui ne voulait pas entendre parler des politiques archaïques des années 70, elle a fini par impatienter l'aile gauche du Labour à un point qui a paralysé l'action du gouvernement. Ainsi, sur la réforme de la santé (service 100% public et gratuit au Royaume-Uni), il s'est globalement contenté d'injecter des quantités d'argent public sans faire de grandes réformes structurelles. En matière d'éducation, Tony Blair a fait des choix courageux qui n'ont pas toujours été populaires.

Le grand retournement dans l'opinion est cependant lié à l'implication de Tony Blair en Iraq derrière George Bush. Le bourbier Irakien et les possibles mensonges qui ont précédé l'opération ont à jamais terni l'image du premier ministre.

Alors que Blair est en difficulté, le Parti Conservateur connaît un nouveau souffle avec son jeune leader: David Cameron. L'apport de David Cameron boulverse l'échiquier politique et bouscule cette vieille institution qu'est le parti Conservateur.

Cameron est avant tout un jeune professionnel qui vit avec son temps. Ses positions sur les questions sociales et environnementales en sont l'illustration. Il a su en quelques mois toucher un électorat qui avait perdu confiance dans les Tories. Cela s'est notamment confirmé par les scores réalisés à Londres.

Publié dans L'Europe et le Monde

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