Un autre monde? ça va pas être possible

Depuis la chute du communisme et des désillusions qu'il a suscitées, les militants de gauche de tous poils ont cherché à relancer leur cause en se rachetant une conduite. Se rendant bien compte que le communisme c'était quand même pas bien (ben oui quoi, faut bien avouer qu'il y a eu quelques morts et que c'était quand même pas trop ça pour les libertés), ce peuple de gauche a cru avoir trouvé une nouvelle virginité avec la lutte contre la mondialisation "ultralibérale" (la vilaine). Gagné par un besoin impérieux de reconnaissance, ils se sont rebaptisés "altermondialistes" – parce que quand même c'est mieux que "anti-", quoi!

Au cœur de la doctrine de nos amis les altermondialistes se trouve le slogan: "un autre monde est possible". En gros, l'idée c'est que "d'accord on a déconné avec Staline, Mao, Pol-pot, les brigades rouges et tout le tralala, mais cette fois on est vraiment gentil – la preuve: on mange bio!". L'altermondialiste est particulièrement inspiré par les exemples venus d'Amérique latine. On a ressorti Che Guevara du formol (en oubliant qu'il avait un peu de sang de journalistes et autres personnes "non-conformes" sur le mains mais bon, il est mort jeune alors c'est plutôt une victime…).

Sur le plan politique, nos "alters" se sont montrés très inspirés par deux leaders sud-américains: Lula du Brésil et Chavèz du Venezuela. Pourtant, derrière les discours, ces deux exemples sont précisément là pour nous rappeler que décidément non, - pour reprendre le bon mot de l'humoriste et dessinateur Luc – "un autre monde, ça va pas être possible". Si vous prenez Lula, ses réformes économiques et sa rigueur budgétaire sont plus strictes que celles du gouvernement Sarkozy, quant au bon Monsieur Chavez, il précipite son pays à grande vitesse dans une nouvelle dictature après avoir muselé l'opposition, les médias et bientôt la justice.

Bref, l'emballage a changé mais le contenu est toujours aussi indigeste.