Financement de sondages avec les deniers publics

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Une des polémiques des dernières semaines a été suscitée par un rapport de la Cour des comptes dans lequel cette institution pointait -notamment - du doigt (dans le langage feutré qui la caractérise) l'utilisation des fonds de la Présidence de la République pour acheter des études d'opinions et le fait que certaines de ces études étaient ensuite publiées dans la presse (plus généralement sur ce rapport, voir l'article de Bakchich).

Je ne cache pas ma stupéfaction à l'annonce de cette nouvelle.

Je ne vois pas au nom de quoi les français financeraient des sondages pour l'usage du président. La réponse convenue consiste à dire que dans une démocratie, il est important que le pouvoir tienne compte de l'opinion. C'est trop facile car cette explication nie une autre réalité des sondages: ils servent à "calibrer" le discours d'un homme politique pour faciliter son élection/ sa ré-élection. Et c'est bien ce dont il s'agit en l'espèce. J'en veux pour preuve que ces sondages sont parfois réutilisés par la "presse favorable" à Sarkozy (Figaro, TF1) comme le souligne la Cour des comptes.

Je considère qu'il s'agit d'un abus de pouvoir.

L'ennui, c'est que les opposants à Nicolas Sarkozy ont tellement crié à l'abus de pouvoir pour tout et pour rien que l'expression en est devenue vidée de son sens et n'est quasimment plus audible aujourd'hui face à de vrais abus comme celui-ci.

En outre, ne nous méprenons pas car je crois comprendre que le financement de sondages par l'Elysée ne date pas de Sarkozy et avait commencé bien avant.

En tout état de cause, si le Président est sincère dans sa recherche de l'état de l'opinion, il devrait profiter de ses rencontres avec les parlementaires pour discuter avec eux des réalités du terrain (plutôt que d'organiser des conférences en leur présence, pour leur dire combien il est génial et combien les autres sont nuls).



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